L’État français a fait de l’accès au très haut débit une priorité.
Pour les entreprises, c’est surtout l’opportunité de développer leur activité et leur compétitivité grâce à un gain de productivité éprouvé : échange rapide de données à grande échelle, stockage accéléré dans le cloud, fluidité des interfaces audio et vidéo pour le travail collaboratif, télétravail facilité…
En conséquence, la fibre favorise l’émergence de nouveaux produits, services et usages. Mais quelle solution choisir ? Fiber to the Home (FTTH) ou Fiber to the Office (FTTO) ? Fibre mutualisée ou fibre dédiée ? Les deux modèles coexistent et continueront à perdurer. Mais tout dépend des usages de l’entreprise et du niveau de criticité de ses besoins.
Quelles différences technologiques ?
Si les deux technologies sont toutes les deux des supports fibre optique, la grande différence repose sur la manière dont les flux transitent et sur les services associés à chacune des deux options. Ainsi, la FTTO repose sur une boucle locale optique dédiée de point à point alors la FTTH consiste en une boucle locale optique mutualisée entre différents utilisateurs.
1 – Les spécificités liées à la FTTO :
Fibre dédiée à l’entreprise et uniquement à celle-ci, la FTTO, comme son nom l’indique, propose un raccordement optique non partagé depuis les locaux (ou les bureaux) de l’entreprise jusqu’au point de raccordement NRO. Son principal avantage est qu’elle permet ainsi un débit symétrique garanti, montant et descendant, favorisant ainsi une meilleure continuité de services. C’est pourquoi, elle est souvent réservée à un usage professionnel.
En cas de coupure, la garantie de temps de rétablissement (GTR) est intégrée au contrat. L’usager a alors l’assurance que l’opérateur effectuera rapidement (en quelques heures) les réparations nécessaires pour rétablir le réseau au plus vite. De même, la FTTO présente également un haut niveau de SLA tels que la sécurité des infrastructures, et un engagement contractuel en qualité de service ou en performances.
2 – Les spécificités liées à la FTTH
La FTTH quant à elle affiche un débit asymétrique, fluctuant selon que l’on soit en upload en download, et crête, c’est-à-dire variable selon le trafic sur la boucle locale mutualisée. Pour l’usager, le débit sera donc variable selon le taux d’occupation du réseau au moment où il l’utilise.
Le débit proposé, même s’il peut être très élevé, est donc un maximum théorique qui n’est pas dédié à chaque client. En ce sens, les performances de la FTTH sont liées à « l’encombrement » du réseau. De même, le niveau de garantie des services associés est souvent moindre à l’image de la GTR, augmentant ainsi le temps de rétablissement après une coupure et donc les temps de latence.
Quelle couverture très haut débit locale ?
Comment alors retenir la bonne option pour l’entreprise et choisir le réseau le plus approprié à ses besoins ? Avant tout projet de fibre optique, le premier réflexe consiste à vérifier la disponibilité du très haut débit dans la zone géographique de l’entreprise.
En effet, l’accès au très haut débit en France varie encore selon la localisation sur le territoire. Lancé en février 2013, le Plan France Très Haut Débit vise à couvrir l’intégralité du territoire en très haut débit d’ici 2022, c’est-à-dire proposer un accès à Internet performant à l’ensemble des logements, des entreprises et des administrations.
Selon le rapport Arcep T4 2018, près de 5 millions des abonnés accèdent déjà à internet grâce à la technologie FTTH. Sur les 2 millions d’accès supplémentaires au très haut débit durant toute l’année 2018, 75 % l’étaient sur les réseaux FTTH.
Toutefois, en 2018, seul 51,2 % du territoire avait accès à l’internet très haut débit. Malgré la priorité de l’État pour couvrir l’ensemble du territoire, il est donc nécessaire de vérifier que le territoire est couvert en très haut débit pour proposer là aussi une solution adaptée à l’entreprise.
En effet, si 66,2 % des ménages et locaux professionnels dans les territoires urbains ont accès au très haut débit, ce taux tombe à 31,2 % en zone rurale. Des solutions de types régies, partenariats publics – privés… existent néanmoins pour équiper ces territoires.
Mais le déploiement sera plus long. C’est pourquoi, vous devez en priorité vérifier votre éligibilité avant d’envisager quel réseau fibre mettre en place dans votre entreprise.
Quels usages pour chaque type de fibre ?
Une fois vous être assuré que la fibre pouvait bien être déployée dans l’entreprise, vous devez alors vous poser la question des besoins et des usages réels. En théorie, la FTTO comme la FTTH sont sur le papier, capables d’adresser les mêmes types d’usages en entreprise, tels que l’accès à des logiciels métiers hébergés à distance ou à des services de téléphonie sur IP, le téléchargement de données « lourdes » (photos HD, vidéos…), la possibilité d’organiser de visioconférence de qualité et de bénéficier d’un Wi-Fi performant.
Toutefois, quelques différences de taille sont à prendre en considération. À l’image de la GTR, la FTTO intègre un haut niveau d’engagement de la part des opérateurs en termes de performances (temps de latence, perte de paquets, qualité de service…).
Ainsi, la fibre dédiée s’adresse plutôt aux activités pour lesquelles une connexion web recouvre des enjeux critiques comme pour les données dites sensibles par exemple. En ce sens, la FTTO s’inscrit au cœur du système d’échanges de l’entreprise.
Mais la FTTH peut tout à faire convenir à un usage professionnel dans le cadre d’une entreprise mono-site (TPE, indépendants…) et de données non critiques pour l’activité. Dès lors, un temps latence supérieur n’aura qu’un impact limité sur la continuité de services.
1 – Différencier selon le type d’entreprises
Pour un distributeur, l’important est donc de s’adapter pour pouvoir proposer la bonne solution au bon moment. Toutes les entreprises n’ont en effet pas l’utilité d’une FTTO. En effet, la FTTH peut suffire pour couvrir les besoins de type « grand public ».
À savoir les professions indépendantes, les artisans ou les même les TPE dont les effectifs sont souvent regroupés dans un même bâtiment. De même, selon leur métier, tous les collaborateurs n’ont pas forcément besoin de disposer d’une connexion web ultra-performante. La FTTH répond alors aux enjeux de l’entreprise.
En revanche, il sera plus intéressant de proposer une FTTO à une entreprise plus importante ou en plein développement amenée à ouvrir de nouveaux sites ou à travailler à l’international, impliquant des échanges plus fréquents, notamment concernant les données sensibles.
2 – Associer le meilleur des deux mondes
Il peut également être intéressant de proposer au sein de l’entreprise une solution hybride combinant les atouts de bande passante de la fibre FTTH et d’engagements de la fibre FTTO : la FTTO pour les besoins critiques – échanges de data intersites, téléphonie d’entreprise… nécessitant une forte continuité de service et un haut niveau de sécurité –, et la FTTP pour les usages web quotidiens des collaborateurs.
Conclusion
C’est pourquoi, il est essentiel de s’adapter aux besoins précis de l’entreprise mais également de vous projeter dans les usages à venir, en fonction du développement de l’entreprise, pour proposer la ou les bonnes solutions.
De même, en 2020 débutera le déploiement de la 5G en Europe et avec elle, son lot de promesses : un réseau 14 fois plus rapide que la 4G avec un débit moyen de 1 Gbit/s en téléchargement, 500 Mbit/s en upload et un temps de latence inférieur à 1 milliseconde ! Pensé en particulier pour les usages IoT, le réseau s’imposera à horizon 2025 comme le complément idéal de la fibre en entreprise favorisant de très hautes performances.
Une nouvelle révolution qu’il importe de préparer dès aujourd’hui en déployant le réseau fibre le plus compatible et adapté aux usages actuels mais surtout à venir de l’entreprise.