Information télécom

Manager au temps du Covid-19

19 juin 2020

4 conseils pour soutenir ses salariés en télétravail

En avril 2020, le Gouvernement demande aux entreprises françaises de fermer leurs portes, aux Français de rester chez eux. Selon les études, on estime entre 5 et 12 millions de salariés concernés par l’aménagement d’un poste de travail entre son canapé et sa cuisine. À l’exception des entreprises des secteurs stratégiques pour la Nation, plus question de se retrouver au bureau, de partager des réunions à plusieurs dans une même pièce. C’est l’aube d’une nouvelle ère. Ira-t-on vers la généralisation du télétravail ?
Dans ce contexte, la relation managériale est mise à l’épreuve. Applications dédiées, bande passante solide, horaires flexibles, maintien du cadre formel et moins formel entre salariés et managers, les solutions tiennent autant aux aspects technologiques qu’à la posture et aux approches humaines.
Manageur, dirigeant d’entreprise et fournisseur de solutions, Cyrille Richard, DGA de unyc propose 4 conseils aux entrepreneurs pour soutenir le management et les équipes en télétravail.

Opérateur national proposant outils collaboratifs, connectivité et solutions cloud, unyc a été créé par Damien Watine, au Mans, en 2004. L’entreprise réalise un CA 2019 de 33 millions d’euros, avec une progression de l’ordre de plus de 25% chaque année sur les quatre dernières années, et compte 110 salariés dont 70 au siège dans la Sarthe.

« Si notre métier d’origine ce sont les télécoms et les réseaux, explique d’emblée Cyrille Richard, Directeur Général Adjoint, notre approche business aujourd’hui est plus globale. Nous avons su saisir les virages stratégiques et technologiques au bon moment. Nous parlons désormais de communications unifiées et d’environnements numériques de travail, en mettant à la disposition des collaborateurs des solutions tels que des liens télécoms, des applications de téléphonie remote (ndlr : à distance), des solutions de visioconférence, d’accès aux réseaux d’entreprise depuis chez soi… Nous avons monté notre propre plateforme, sur laquelle nous proposons un accès aux applications propres comme unycall (téléphonie), unyc app (softphone), unyc meeting (visio)… et nous avons structuré des réseaux de partenaires distributeurs, qui représentent notre marque, et revendeurs qui commercialisent nos outils en marque blanche. »

Si après les quinze premiers jours de confinement une part de l’activité d’unyc a été interrompue, imposant qu’environ 30% des salariés passent au chômage partiel, dès l’annonce des restrictions gouvernementales mi mars 2020, 100% de l’entreprise a pu passer immédiatement en télétravail, et ce, sans anicroche. « Ça n’a été possible que parce que nous fonctionnons avec des outils hébergés dans le cloud, se félicite Cyrille Richard, ça donne une agilité très forte. »

Communication unifiée et bande passante solide

Les entreprises françaises ont eu 24h pour imposer à leurs salariés de rester chez eux. Si beaucoup de secteurs n’ont pas eu d’autre choix que d’arrêter leur activité, ceux qui le pouvaient ont tout fait pour maintenir leur activité, sans pour autant avoir accès aux postes et aux outils du bureau. Au printemps 2020, nous avons vu l’avènement de la visio conférence.
Or, nous avons tous vécu des expériences de visio difficiles, les humoristes sur la toile ne se sont d’ailleurs pas gêné pour mettre en scène les cas compliqués : cadrage approximatif, connexion bas débit, son défectueux,… « Pour réussir le télétravail, il faut que les équipements, comme les outils à disposition des salariés leur permettent de travailler dans de bonnes conditions, avec la plus grande ergonomie possible. À titre d’exemple, notre solution de visioconférence répondait à une grande diversité fonctionnelle et une utilisation ultra simple.

L’enjeu, en somme, pour une entreprise, explique Cyrille Richard, c’est de fournir un environnement numérique de travail le plus performant possible à ses collaborateurs, et sans couture entre ce qu’ils peuvent vivre au bureau et ce qu’ils peuvent vivre chez eux. Je pense en fait, que dans l’avenir, les dirigeants vont se poser de plus en plus la question de savoir si leurs collaborateurs ont accès aux mêmes outils chez eux qu’au travail, dans le même confort d’exercice de leur mission. »
La difficulté réside dans l’hétérogénéité des niveaux de connexion « Si l’on est sur une connexion internet de type grand public et limitée en bande passante, il ne sera pas toujours facile de conjuguer les visio-conférences de ses enfants avec l’école et celles avec ses propres collaborateurs. Si au bureau, on voit les gens et l’on peut trouver des solutions auprès de ses collègues, à la maison, on a parfois l’impression de subir les outils quand ils ne fonctionnent pas. Pour ces raisons, nous équipons nos collaborateurs en connexion de type professionnelle et privilégions les liens fibre optique »

Confiance et horaires flexibles

Là où auparavant les entreprises avaient du mal à faire confiance aux salariés, en généralisant le télétravail, il a fallu pour beaucoup d’entre elles apprendre à faire confiance. « Je pense que c’est une des expériences positives du confinement. Chez nous, on ne se pose pas la question. Ça ne nous viendrait pas à l’idée de vérifier si le salarié se connecte à telle ou telle heure, et s’il referme avant ou après 18h00, même si on sait tous que ça existe. »

Respiration

En télétravail, les managers doivent apprendre à bien doser les temps collectifs formels et ceux privilégiant la relation et la convivialité « les salariés sont assez friands de points réguliers dans la semaine. Ils ont besoin de points avec leur manager, qui donnent un cadre de travail un peu rassurant, mais aussi de points plus larges. Ce que j’ai découvert, c’est la nécessité de donner des moments de respiration. Il apparaît nécessaire de ne pas appeler pendant quelques jours certains collaborateurs, parce que les séances en visio ou au téléphone sont intenses. C’est beaucoup plus engageant que les réunions au bureau. Pendant le confinement, à la fin des journées, moi-même je me suis senti plus fatigué que d’ordinaire, il faut donner la possibilité au salarié de respirer dans sa relation managériale. »

Organisation informelle

Parce que l’entreprise n’est pas qu’une machine économique, mais qu’elle fait grandir ses collaborateurs par la relation, et parce qu’elle reste l’un des derniers vrais lieux de sociabilisation « Nous avons également créé des canaux de discussion un peu moins pro. À titre d’exemple, sur notre outil de chat interne nous avons intégré des espaces pour simplement se dire bonjour le matin, et au revoir le soir. On y donne de ses nouvelles, on y organise des apéros en visio conférence. Il est important de maintenir les échanges informels et fun. Ce ne sont pas des canaux de communication descendante, il n’y a là aucune pression managériale. Les gens gardent ainsi le contact informel qu’ils ont avec leurs collègues au bureau. »

En phase de déconfinement progressif, changera-t-on son rapport au travail ? Limitera-t-on ses déplacements en utilisant ce que le Confinement nous a appris sur l’optimisation des temps ensemble et de ceux que l’on peut vivre à distance, pour vivre le meilleur des temps de concentration et ceux de la sociabilisation. Espérons-le !

Interview réalisé dans la revue « Informations Entreprise » par Juliette Chapelier